La mort n’est rien » de Charles PĂ©guy La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.
J'ai assistĂ© aujourd'hui Ă  une messe d'enterrement au cours de laquelle il a Ă©tĂ© lu un texte de Charles PĂ©guy parlant de la amis et moi avons trouvĂ© ce texte trĂšs Ă©mouvant, remettant chacun en question sur le problĂšme de la dit ".... Je ne suis pas mort, je suis lĂ , derriĂšre la porte dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©... etc..."Quelqu'un serait-il en mesure de me communiquer ce texte ou bien me transmettre le nom de l'ouvrage d'oĂč il a Ă©tĂ© lecture nous a fait pleurer. Je ne me rappelle plus exaxtement les phrases, j'Ă©tais trop Ă©mue par la cĂ©rĂ©monie. Aidez-moi Ă  trouver ce je vous remercie pour votre Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidĂ©o. Bonjour polonia...j'ai trouvĂ© ce texte sur la mort qui ressemble Ă  celui dont tu nous parles, malheureusement il n'a pas l'air d'etre de charles peguy je te le copie colle quand meme Quand je ne serai plus lĂ , relĂąchez-moi, laissez-moi partir,J'ai tellement de choses Ă  faire et Ă  pleurez pas en pensant Ă  moi,Soyez reconnaissants pour les bonnes annĂ©es,Je vous ai donnĂ© mon amitiĂ©, vous pouvez seulement devinerLe bonheur que vous m'avez vous remercie de l'amour que chacun de vous m'a dĂ©montrĂ©,Maintenant, il est temps de voyager un court moment vous pouvez avoir de la peine,La confiance vous apportera rĂ©confort et serons sĂ©parĂ©s pour quelque les souvenirs apaiser votre douleur,Je ne suis pas loin, et la vie continue...Si vous ĂȘtes dans le besoin, appelez-moi et je viendrai,MĂȘme si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai si vous Ă©coutez votre cur, vous Ă©prouverez clairementLa douceur de l'amour que j'apporteraiEt quand il sera temps pour vous de partir,Je serai lĂ  pour vous de mon corps, prĂ©sent avec pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ , je ne dors suis les mille vents qui soufflent,Je suis le scintillement des cristaux de neige,Je suis la lumiĂšre qui traverse les champs de blĂ©,Je suis la douce pluie d'automne,Je suis l'Ă©veil des oiseaux dans le calme du matin,Je suis l'Ă©toile qui brille dans la pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ . Je ne suis pas mort. 1 - J'aime Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien. 1 - J'aime En rĂ©ponse Ă  Karen30026245 Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est texte de charles pĂ©guyOui, il s'agit bien de ce texte. Merci beaucoup de me l'avoir transmis. C'est sympa. Je vais pouvoir le transmettre Ă  mes amis qui ont assistĂ© aux merci d'avoir rĂ©pondu Ă  mon J'aime En rĂ©ponse Ă  tihya_1165181 Bonjour polonia...j'ai trouvĂ© ce texte sur la mort qui ressemble Ă  celui dont tu nous parles, malheureusement il n'a pas l'air d'etre de charles peguy je te le copie colle quand meme Quand je ne serai plus lĂ , relĂąchez-moi, laissez-moi partir,J'ai tellement de choses Ă  faire et Ă  pleurez pas en pensant Ă  moi,Soyez reconnaissants pour les bonnes annĂ©es,Je vous ai donnĂ© mon amitiĂ©, vous pouvez seulement devinerLe bonheur que vous m'avez vous remercie de l'amour que chacun de vous m'a dĂ©montrĂ©,Maintenant, il est temps de voyager un court moment vous pouvez avoir de la peine,La confiance vous apportera rĂ©confort et serons sĂ©parĂ©s pour quelque les souvenirs apaiser votre douleur,Je ne suis pas loin, et la vie continue...Si vous ĂȘtes dans le besoin, appelez-moi et je viendrai,MĂȘme si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai si vous Ă©coutez votre cur, vous Ă©prouverez clairementLa douceur de l'amour que j'apporteraiEt quand il sera temps pour vous de partir,Je serai lĂ  pour vous de mon corps, prĂ©sent avec pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ , je ne dors suis les mille vents qui soufflent,Je suis le scintillement des cristaux de neige,Je suis la lumiĂšre qui traverse les champs de blĂ©,Je suis la douce pluie d'automne,Je suis l'Ă©veil des oiseaux dans le calme du matin,Je suis l'Ă©toile qui brille dans la pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ . Je ne suis pas mortCe poĂšme est vraiment de Charles PĂ©guy et s'intitule "La mort" J'aime En rĂ©ponse Ă  thor_1279413 La mortCe poĂšme est vraiment de Charles PĂ©guy et s'intitule "La mort"La mortExcuse moi ce n'est pas celui la de mais il est trĂšs beau 1 - J'aime En rĂ©ponse Ă  thor_1279413 La mortExcuse moi ce n'est pas celui la de mais il est trĂšs beauQuand je ne serai plus lĂ ....Ce poĂšme envoyĂ© par mouflette le 20 septembre est trĂšs beau Qui en connait l'auteur? J'aime Urgent je recherche une parabole sur la mort avec une libellule ou papillonBonjour, Je viens de perdre un etre cher et je recherche un texte pour la messe d'enterrement que j'ai entendu Ă  un prĂ©cĂ©dent enterrement. Il s'agit d'une parabole sur la mort des larves vivent dans un marecage et lorsqu'elles montent sur les roseaux, elles se transforment en libellule =mort.merci pour vos rĂ©ponses Anne-Laure J'aime Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....Lily 2 - J'aime Je crois que c'est celui-ciAu fond dun vieux marĂ©cage vivaient quelques larves qui ne pouvaient comprendre pourquoi nul du groupe ne revenait aprĂšs avoir rampĂ© le long des tiges de lys jusquĂ  la surface de leau. Elles se promirent lune Ă  lautre que la prochaine qui serait appelĂ©e Ă  monter reviendrait dire aux autres ce qui lui Ă©tait arrivĂ©. BientĂŽt, lune se sentit poussĂ©e de façon irrĂ©sistible Ă  gagner la surface ; elle se reposa au sommet dune feuille de lys et subit une magnifique transformation qui fit delle une libellule avec de forts jolies ailes. Elle essaya en vain de tenir sa promesse. Volant dun bout Ă  lautre du marais, elle voyait bien ses amies en bas. Alors, elle comprit que mĂȘme si elles avaient pu la voir, elles nauraient pas reconnu comme une des leurs une crĂ©ature si radieuse. Le fait que nous ne pouvons voir nos amis et communiquer avec eux aprĂšs la transformation que nous appelons la mort nest pas une preuve quils ont cessĂ© dexister. Walter Dudley Cavert J'aime Vous ne trouvez pas votre rĂ©ponse ? En rĂ©ponse Ă  Karen30026245 Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est connais ce texteje connais ce texte, je le trouve trĂšs beau, je l'ai dĂ©jĂ  entendu Ă  un enterrement auquel j'ai assistĂ© rĂ©cemment, je ne savais pas qu'il Ă©tait de Charles J'aime En rĂ©ponse Ă  rasika_1226445 Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....LilyLa mort n'est rien...J'avais lu ce texte aux obsĂšques de ma ma connaissance, il est de Henry Scott J'aime Pour poloniapolonia le titre et " la mort n'est rien" J'aime En rĂ©ponse Ă  kany_2041065 Pour poloniapolonia le titre et " la mort n'est rien"La questiona Ă©tĂ© posĂ©e il y + de 7 ans .... et la rĂ©ponse figurait dĂ©jĂ  Ă  plusieurs reprises dans le ça sert tjs Ă  le faire remonter, si qq1 en a besoin ! J'aime En rĂ©ponse Ă  rasika_1226445 Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....LilyEtre de ! Je cherchais ce texte depuis longtemps . Lilasdoc J'aime Je suis tout Ă  cĂŽtĂ© La mort n'est rien,je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous, je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,ne prenez pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait rire souriez,pensez Ă  moi,priez pour mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©,sans emphase d'aucune sorte,sans une trace d' vie signifie tout ce qu'elle a toujours fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,simplement parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin J'aime PĂ©guyIK est trop tard. Je vous le ferai Ă  une heurre catholiqueA + J'aime C'est pas croyable Personne ne sait lire sur un forum lecture ?Le texte a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© donnĂ© plusieurs fois sur ce post outre que la question a 9 ans J'aime PlutĂŽt saint augustinNE PLEUREZ PAS Ne pleurez pas si vous m'aimez. Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous, Ce que nous Ă©tions pour les autres, nous le sommes toujours. Donnez moi le nom que vous m'avez donnĂ©, Parlez moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel et triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e simplement parce que je suis hors de votre vue? Je vous attends. Je ne suis pas loin, Juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Bon voyage, tout est ou Augustin qu'importe !GĂ©nial ! Et c'est le principal 1 - J'aime
Extrait: « Le texte intitulĂ© « La mort n’est rien » est souvent lu lors d’obsĂšques. C’était ainsi le cas lors des funĂ©railles de la comĂ©dienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui n’est en fait pas le cas » . Charles PĂ©guy n’aurait donc pas Ă©crit « La mort n’est rien ; je suis seulement passĂ©
Charles Peguy - La Tapisserie de Notre-Dame - Clan9Published on May 17, 2011Publication1913 CatégoriesFiction, Poésie Source Péguy, Charles 1 NoteThis book is brought to you by Feedbooks http//ww... Atreide Leto
Lamort n est rien charles peguy. Date de publication: 05.11.2021. En attendant ce moment il faut continuer Ă  les laisser rester prĂšs de nous car nos enfant ne nous quittent jamais ils font partie de nous et sont en nous. Je ne suis rien sans lui. Profite bien de ton bain ; Et ptet Ă  tout Ă  l'heure hotel costa del sol benalmadena, Take care
La mort n’est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  que nous Ă©tions les uns pour les autres,Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours comme vous l’avez toujours pas un ton prenez pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait rire souriez, Pensez Ă  mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l’a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ vie signifie ce qu’elle a toujours signifiĂ©Elle reste ce qu’elle a toujours fil n’est pas serais-je hors de vos pensĂ©es ;Simplement parce que je sui hors de votre vue ?Je vous ne suis pas de l’autre cĂŽtĂ© du chemin.

Terrors, sermon sur la mort 1910 Quelquefois attribué à Charles Péguy, d'aprÚs un texte de Saint Augustin La mort n'est rien, je suis seulement passé dans la piÚce à cÎté. et Je suis moi. Vous

Vu sur mai la mort n'est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. je suis moi, vous ĂȘtes vous. ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Vu sur mes anges ! voici un joli poĂšme que j'ai trouvĂ© en me baladant sur le net l'auteur l'a Ă©crit de son vivant, et je souhaitais vous le faire Vu sur charles pĂ©guy dĂ©couvrez citations de charles pĂ©guy parmi ses citations extraites de poĂšmes, de livres, ouvrages et sur et tele chargez gratuitement toute la poĂ©sie française du Ăšme sur mn. source poĂ©sies, charles pĂ©guy dit par pierre vaneck », enregistrement sonore reproduit avec l'aimable autorisation de l'Ă©diteur la Vu sur "la mort n'est rien" n'est pas de pĂ©guy ! la plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par charles pĂ©guy, ce qui n'est pas le cas. . chaque minute est un obstacle Ă  franchir, ce poĂšme m'apaise mais nous ne Vu sur en prose, , charles pĂ©guy, Ă©d. gallimard, coll. bibliothĂšque de la plĂ©iade, , p. , note conjointe sur m. descartes et la philosophie Vu sur la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ© ". je ne vous ai pas quittĂ©s. je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©. je suis moi, vous ĂȘtes vous. ce que nous Ă©tions Vu sur des poĂ©mes, de charles pĂ©guy. poĂ©sie française retrouvez toutes les bibliographie, de charles sur filmĂ©. charles pĂ©guy le fil n'est pas coupĂ©. paula aldana lĂłpez. loading unsubscribe from paula Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalitĂ©s relatives aux mĂ©dias sociaux et d'analyser notre trafic. 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Page 2 sur un total de 4 pages. <2345Liste de citations - Charles Peguy - Ses plus belles citationsHeureux ceux qui sont morts car ils sont retournĂ©s Dans la premiĂšre argile et la premiĂšre terre. Charles PĂ©guy / Ève - Charles PĂ©guy Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre Heureux les Ă©pis mĂ»rs et les blĂ©s moissonnĂ©s. Charles PĂ©guy / Ève - Charles PĂ©guy HomĂšre est nouveau ce matin et rien n'est peut-ĂȘtre aussi vieux que le journal d'aujourd'hui. Oeuvres en prose, 1909-1914 Ă©dition 1961 - Charles PĂ©guy Le kantisme a les mains pures par malheur, il n'a pas de mains. Victor-marie, comte hugo, dans ƒuvres en prose complĂšte, charles pĂ©guy, Ă©d. gallimard, 1992, p. 331 - Charles PĂ©guy C'est le propre du gĂ©nie de procĂ©der par les idĂ©es les plus simples. Pensees - Charles PĂ©guy Heureux ceux qui sont morts car ils sont retournĂ©s Dans la premiĂšre argile et la premiĂšre terre. Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre Heureux les Ă©pis mĂ»rs et les blĂ©s moissonnĂ©s. Eve - Charles PĂ©guy Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles. CouchĂ©s dessus le sol Ă  la face de Dieu. Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu Parmi tout l'appareil des grandes funĂ©railles. Eve - Charles PĂ©guy Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, Mais pourvu que ce fĂ»t dans une juste guerre. Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre. Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle. Eve - Charles PĂ©guy Le reste d’une sociĂ©tĂ© peut passer, truquĂ©, maquillĂ© ; l’enseignement ne passe point ; quand une sociĂ©tĂ© ne peut pas enseigner, ce n’est point qu’elle manque accidentellement d’un appareil ou d’une industrie ; quand une sociĂ©tĂ© ne peut pas enseigner, c'est que cette sociĂ©tĂ© ne peut pas s'enseigner ; c'est qu'elle a honte, c'est qu'elle a peur de s'enseigner elle-mĂȘme ; pour toute humanitĂ©, enseigner, au fond, c'est s'enseigner ; une sociĂ©tĂ© qui n'enseigne pas est une sociĂ©tĂ© qui ne s'aime pas ; qui ne s'estime pas ; et tel est prĂ©cisĂ©ment le cas de la sociĂ©tĂ© moderne. Pour la rentrĂ©e - Charles PĂ©guy Le monde moderne a créé une situation nouvelle, nova ab integro. L'argent est le maĂźtre de l'homme d'Etat comme il est le maĂźtre de l'homme d'affaires. Et il est le maĂźtre du magistrat comme il est le maĂźtre du simple citoyen. Et il est le maĂźtre de l'Etat comme il est le maĂźtre de l'Ă©cole. Et il est le maĂźtre du public comme il est le maĂźtre du privĂ©. Et il est le maĂźtre de la justice plus profondĂ©ment qu'il n'Ă©tait le maĂźtre de l'iniquitĂ©. Et il est le maĂźtre de la vertu plus profondĂ©ment qu'il n'Ă©tait le maĂźtre du vice. Il est le maĂźtre de la morale plus profondĂ©ment qu'il n'Ă©tait le maĂźtre des immoralitĂ©s. Note conjointe sur M. Descartes - Charles PĂ©guy Je parlerai un langage grossier. Je dirai Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du monde l'argent est le maĂźtre du curĂ© comme il est le maĂźtre du philosophe. Il est le maĂźtre du pasteur comme il est le maĂźtre du rabbin. Et il est le maĂźtre du poĂšte comme il est le maĂźtre du statuaire et du peintre. Note conjointe sur M. Descartes - Charles PĂ©guy Je l'ai dit depuis longtemps. Il y a le monde moderne. Le monde moderne a fait Ă  l'humanitĂ© des conditions telles, si entiĂšrement et si absolument nouvelles, que tout ce que nous savons par l'histoire, tout ce que nous avons appris des humanitĂ©s prĂ©cĂ©dentes ne peut aucunement nous servir, ne peut pas nous faire avancer dans la connaissance du monde oĂč nous vivons. Il n'y a pas de prĂ©cĂ©dents. Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du monde les puissances spirituelles ont Ă©tĂ© toutes ensemble refoulĂ©es non point par les puissances matĂ©rielles mais par une seule puissance matĂ©rielle qui est la puissance de l'argent. Note conjointe sur M. Descartes - Charles PĂ©guy Il fallait qu’un bĂąton de chaise fĂ»t bien fait. C’était entendu. C’était un primat. Il ne fallait pas qu’il fĂ»t bien fait pour le salaire ou moyennant le salaire, il ne fallait pas qu’il fĂ»t bien fait pour le patron, ni pour les connaisseurs, ni pour les clients du patron, il fallait qu’il fĂ»t bien fait lui-mĂȘme, en lui-mĂȘme, pour lui-mĂȘme, dans son ĂȘtre mĂȘme. Mystique et Politique - Charles PĂ©guy Il me faut une journĂ©e pour faire l'histoire d'une seconde. Il me faut une annĂ©e pour faire l'histoire d'une minute. Il me faut une vie pour faire l'histoire d'une heure. Il me faut une Ă©ternitĂ© pour faire l'histoire d'un jour. On peut tout faire, exceptĂ© l'histoire de ce que l'on fait. Clio, dialogue de l’histoire et de l’ñme paĂŻenne ; nouvelle PlĂ©iade, 1992, tome III p. 1147 - Charles PĂ©guy Que le lecteur sache lire et tout est sauvĂ©. Cahiers de la quinzaine, IV, 18, 12 mai 1903, DĂ©bats parlementaires » ; nouvelle PlĂ©iade, 1987, tome I p. 1103. - Charles PĂ©guy Enseigner Ă  lire, telle serait la seule et la vĂ©ritable fin d'un enseignement bien entendu que le lecteur sache lire et tout est sauvĂ©. Charles PĂ©guy, Cahiers de la quinzaine, IV, 18, 12 mai 1903, DĂ©bats parlementaires » ; nouvelle PlĂ©iade, 1987, tome I p. 1103 - Charles PĂ©guy Le classique se connaĂźt Ă  sa sincĂ©ritĂ©, le romantique Ă  son insincĂ©ritĂ© laborieuse. Cahiers de la quinzaine, III, 6, 28 dĂ©cembre 1901, prĂ©face Ă  La GrĂšve de Jean Hugues » ; nouvelle PlĂ©iade, 1987, tome I p. 862. - Charles PĂ©guy C'est une illusion dangereuse que de croire que l'on peut publier sans recevoir, Ă©crire sans lire, parler sans Ă©couter, produire sans se nourrir, donner de soi sans se refaire. Charles PĂ©guy, Cahiers de la quinzaine, III, 5, 19 dĂ©cembre 1901, Lettre Ă  M. Charles Guieysse » ; nouvelle PlĂ©iade, 1987, tome I p. 858 - Charles PĂ©guy Il y aura dans tes cahiers beaucoup plus d’éditĂ© que d’inĂ©dit. Mais il y a tant d’inĂ©dit que tout le monde connaĂźt d’avance, il y a tant d’éditĂ© que tout le monde ignore. Charles PĂ©guy, Cahiers de la quinzaine, I, 1, 5 janvier 1900, Lettre du Provincial » ; nouvelle PlĂ©iade, 1987, tome I p. 298. - Charles PĂ©guy Flatter les vices du peuple est encore plus lĂąche et plus sale que de flatter les vices des grands. Bulletin d'informations et de recherches Ă©dition 2004 - Charles PĂ©guy Page 2 sur un total de 4 pages. <2345 - Albert Camus - François Cavanna - Louis-Ferdinand Destouches, dit CĂ©line - AimĂ© CĂ©saire - Jules CĂ©sar - Coco Chanel - Charlie Chaplin - RenĂ© Char - François RenĂ©, vicomte de Chateaubriand - sir Winston Leonard Spencer Churchill - CicĂ©ron - Emil Michel Cioran - Cassius ou Mohammed Ali Clay - Georges Clemenceau - Jean Cocteau - Paulo Coelho - Albert Cohen - Sidonie Gabrielle Colette - Michel Colucci, dit Coluche - Confucius - Coran - Pierre Corneille - Savinien de Cyrano de Bergerac - Boris CyrulnikLes naissances et les dĂ©cĂšs de personnages cĂ©lĂšbresIls sont nĂ©s ce jour Charles Peguy - DĂ©couvrez notre sĂ©lection des meilleures citations et proverbes de Charles Peguy Alain AbbĂ© Pierre Alphonse Allais Woody Allen Apollinaire Aragon Aristote Audiard Balzac Baudelaire Beigbeder Bible Christian Bobin Bouddha Brel Camus CĂ©sar Coco Chanel Paulo Coelho CĂ©line Chruchill Coluche Confucius Coran Pierre Dac DalaĂŻ-Lama FrĂ©dĂ©ric Dard Desproges Dictons Einstein Freud Mohandas Karamchand Gandhi Khalil Gibran Che Guevara Sacha Guitry Victor Hugo Martin Luther King Lao-Tseu NapolĂ©on Ier Friedrich Wilhelm Nietzsche Platon PrĂ©vert Saint-ExupĂ©ry SĂ©nĂšque Shakespeare Socrate Boris Vian Voltaire Oscar Wilde Jean Yanne
\n charles peguy la mort n est rien
Lamort n’est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que
La mort n'est rienDe Charles PĂ©guy, d'aprĂšs un texte de Saint AugustinLa mort n’est rienJe suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes le nom que tu m’as toujours comme tu l’as toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre. La vie signifie ce qu’elle a toujours reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je t’attends. Je ne suis pas de l’autre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien.
LaMort N Est Rien L Esprit La mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. La mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans . Je suis moi et vous ĂȘtes vous. (souvent lu lors des obsĂšques, ce poĂšme est parfois aussi attribuĂ© Ă  st augustin ou encore Ă  charles pĂ©guy). Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours
Le 5 septembre 1914, tombait au champ d’honneur l’écrivain Charles PĂ©guy, lieutenant au 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie, mortellement touchĂ© d’une balle en plein front prĂšs de Villeroy Seine-et-Marne. Une mort qui est le couronnement de toute une vie et donne un relief particulier Ă  son Ɠuvre, scellĂ©e, par le sang versĂ©, aux citĂ©s charnelles qu’il sut si bien chanter Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, [
] couchĂ©s dessus le sol Ă  la face de Dieu [
] Heureux les Ă©pis mĂ»rs et les blĂ©s moissonnĂ©s » 1. Une guerre qui faucha aussi deux semaines plus tard son fidĂšle ami qui l’avait accompagnĂ© sur les routes de Chartres, l’écrivain Henri Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes. Maurice BarrĂšs a admirablement bien rĂ©sumĂ© le sens de la mort de PĂ©guy ll est tombĂ© les armes Ă  la main, face Ă  l’ennemi, le lieutenant de ligne Charles PĂ©guy. Le voilĂ  entrĂ© parmi les hĂ©ros de la pensĂ©e française. Son sacrifice multiplie la valeur de son Ɠuvre. Il cĂ©lĂ©brait la grandeur morale, l’abnĂ©gation, l’exaltation de l’ñme. Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de prouver en une minute la vĂ©ritĂ© de son Ɠuvre » 2. Tout a Ă©tĂ© dit sur PĂ©guy dont la figure ne cesse d’intriguer hommes politiques et historiens des idĂ©es, qui s’évertuent sans succĂšs Ă  le classifier arbitrairement selon les schĂ©mas de pensĂ©e de l’idĂ©ologie dominante. Celle-ci voudrait empĂȘcher qu’un socialiste dreyfusard d’origine modeste soit devenu sans renoncer Ă  lui-mĂȘme, un poĂšte mystique, un chantre de l’enracinement patriotique et un pĂšlerin de l’espĂ©rance chrĂ©tienne. Or, Charles PĂ©guy fĂ»t tout cela Ă  la fois, n’en dĂ©plaise Ă  Bernard-Henri Levy, qui voulut en faire, dans une paranoĂŻa dĂ©lirante, le prĂ©curseur d’un fascisme Ă  la Française 3. Inclassable PĂ©guy dont la pensĂ©e est constamment guidĂ©e par un mĂȘme fil conducteur, une quĂȘte inlassable et insatiable de vĂ©ritĂ©. En crĂ©ant Les Cahiers de la Quinzaine, en 1900, il assigne Ă  sa nouvelle revue l’ambition de dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, dire bĂȘtement la vĂ©ritĂ© bĂȘte, ennuyeusement la vĂ©ritĂ© ennuyeuse, tristement la vĂ©ritĂ© triste ». C’est au nom de la fidĂ©litĂ© Ă  cette mĂȘme vĂ©ritĂ© qu’il se sĂ©parera de son ami JaurĂšs et critiquera le parlementarisme bon teint de la RĂ©publique radicale, dĂ©plorant le dĂ©voiement de l’idĂ©al de justice qui prĂ©valait encore au dĂ©but de l’affaire Dreyfus La mystique rĂ©publicaine, c’était quand on mourait pour la RĂ©publique, la politique rĂ©publicaine, c’est Ă  prĂ©sent qu’on en vit » 4. Paroles que tout homme politique devrait mĂ©diter aujourd’hui
 NĂ© en 1873 dans une famille modeste sa mĂšre est rempailleuse de chaises et son pĂšre, menuisier, meurt d’un cancer quelques mois aprĂšs sa naissance, Charles garde de son enfance le goĂ»t d’une certaine ascĂšse ainsi que l’amour du travail bien fait portĂ© jusqu’à sa perfection. Nous avons connu des ouvriers qui le matin ne pensaient qu’à travailler. Ils se levaient le matin – et Ă  quelle heure ! – et ils chantaient Ă  l’idĂ©e qu’ils partaient travailler. [
] Travailler Ă©tait leur joie mĂȘme, et la racine profonde de leur ĂȘtre. Il y avait un honneur incroyable du travail [
] Nous avons connu cette piĂ©tĂ© de l’ouvrage bien fait, poussĂ©e, maintenue, jusqu’à ses plus extrĂȘmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du mĂȘme esprit et du mĂȘme cƓur, et de la mĂȘme main, que ce mĂȘme peuple avait taillĂ© des cathĂ©drales » 5. Le travail revĂȘt mĂȘme une dimension spirituelle chez les ouvriers et artisans Tout Ă©tait une Ă©lĂ©vation intĂ©rieure, et une priĂšre, toute la journĂ©e [
] Leur travail Ă©tait une priĂšre. Et l’atelier, un oratoire » 6. Vient ensuite la rĂ©vĂ©lation de l’école avec l’influence dĂ©terminante d’un personnage auquel PĂ©guy rendra plus tard un Ă©mouvant hommage ThĂ©ophile Naudy. Directeur de l’école normale d’instituteurs d’OrlĂ©ans, cet inspecteur en retraite avait remarquĂ© les qualitĂ©s de l’élĂšve dĂšs le primaire et insistĂ© pour lui faire suivre un cursus classique collĂšge, lycĂ©e qui le propulsa jusqu’à l’École normale supĂ©rieure qu’il intĂ©gra, aprĂšs deux Ă©checs, en 1894. C’est avec une Ă©motion teintĂ©e de nostalgie que PĂ©guy dĂ©crit l’idĂ©al de l’école rĂ©publicaine qui lui permit d’accĂ©der Ă  la culture classique Nos jeunes maĂźtres Ă©taient beaux comme des hussards noirs. Sveltes, sĂ©vĂšres, sanglĂ©s. SĂ©rieux et un peu tremblants de leur prĂ©coce, de leur soudaine omnipotence ». Mais, dans les annĂ©es 1900, PĂ©guy sent ce monde basculer vers une mentalitĂ© bassement mercantile, insufflĂ©e selon lui par la bourgeoisie qui contamine l’esprit du peuple et le discours socialiste. Comme le souligne le professeur Antoine Compagnon, pour PĂ©guy, vers le tournant du siĂšcle, “faire la classe” a cessĂ© d’ĂȘtre une mission pour devenir une obligation professionnelle. Les maĂźtres s’appellent dĂ©sormais des instituteurs, et sur le modĂšle des ouvriers, rĂ©clament le droit de se syndiquer. Au nom de l’égalitĂ©, ils rechignent Ă  participer aux Ɠuvres d’éducation populaire qui s’ajoutaient Ă  leurs services aprĂšs l’école et sans rĂ©munĂ©ration. Tout travail n’est plus une priĂšre mais mĂ©rite un salaire » 7. C’est la fin de la gratuitĂ© du don. À l’École normale supĂ©rieure, PĂ©guy est l’élĂšve de Romain Rolland et d’Henri Bergson, il subit l’influence du bibliothĂ©caire socialiste Lucien Herr et devient fascinĂ© par la figure de Jean JaurĂšs. C’est l’époque du socialisme qui n’a jamais revĂȘtu chez lui un caractĂšre marxiste ni procĂ©dĂ© d’une lutte des classes 8, mais ressemble plutĂŽt Ă  un vaste de mouvement de fraternitĂ© universelle, donnant Ă  chacun la possibilitĂ© de dĂ©ployer toutes ses potentialitĂ©s sans un quelconque Ă©galitarisme niveleur, ce qu’on appellerait aujourd’hui l’égalitĂ© des chances. ImprĂ©gnĂ© d’une pensĂ©e philosĂ©mite, PĂ©guy se dit le commensal des Juifs », c’est-Ă -dire celui qui mange Ă  leur table. Entretenant une relation spirituelle avec le mystĂšre d’IsraĂ«l, c’est tout naturellement qu’il est amenĂ© Ă  prendre, au nom de la justice, la dĂ©fense du capitaine Dreyfus. Pour autant, il se dĂ©tache trĂšs vite du milieu dreyfusard qu’il accuse d’ĂȘtre plus prĂ©occupĂ© de tirer les dividendes politiques de l’Affaire que de dĂ©fendre l’innocence de l’infortunĂ© condamnĂ© de l’üle du Diable. La rupture est complĂšte dans Notre jeunesse 1910 oĂč il s’en prend de maniĂšre virulente Ă  Daniel HalĂ©vy, son ancien compagnon de combat, puis dans L’Argent 1913 oĂč il qualifie JaurĂšs de traĂźtre » Ă  la cause du dreyfusisme et de misĂ©rable loque », en le prĂ©sentant comme l’homme qui reprĂ©sente en France la politique impĂ©riale allemande » 9. Car s’il est un autre trait qui caractĂ©rise PĂ©guy, c’est son patriotisme. Loin d’ĂȘtre une abstraction ou une idĂ©ologie, il procĂšde avant tout de l’étroite imbrication des intĂ©rĂȘts spirituels et de leur enracinement dans la vie d’une nation Car le spirituel est lui-mĂȘme charnel. Et l’arbre de la grĂące est racinĂ© profond. Et plonge dans le sol et cherche jusqu’au fond » 10. PĂ©guy n’est pas nationaliste car pour lui, la nation ne constitue pas l’horizon indĂ©passable de l’homme La patrie n’achĂšve pas l’homme elle le forme et le protĂšge des destins qui la dĂ©passent » rĂ©sume Daniel HalĂ©vy en Ă©voquant la pensĂ©e de celui dont il fut le principal collaborateur 11 Et PĂ©guy lui-mĂȘme de prĂ©ciser le sens de son patriotisme Je ne veux pas que l’autre soit le mĂȘme, je veux que l’autre soit autre. C’est Ă  Babel qu’était la confusion, dit Dieu, cette fois que l’homme voulut faire le malin » 12, dĂ©nonçant ainsi la nĂ©gation des identitĂ©s au prĂ©texte d’un universalisme mal compris. C’est d’ailleurs dans la figure de Jeanne d’Arc que culmine son amour de la patrie. Amour qu’il dĂ©cline depuis 1908 sous un autre mode J’ai retrouvĂ© ma foi. Je suis catholique », confie-t-il Ă  ce moment-lĂ  Ă  son ami Joseph Lotte. Il ne s’agit pas pour lui d’une conversion mais d’un aboutissement de sa quĂȘte de vĂ©ritĂ©. Sa foi, dĂšs lors, Ă©clate dans une magnifique trilogie oĂč il mĂ©dite les grands mystĂšres chrĂ©tiens et particuliĂšrement les vertus thĂ©ologales Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910, Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu 1911, et Le mystĂšre des Saints Innocents 1912. Foi qui le conduira devant des difficultĂ©s familiales maladie d’un fils, tentation de l’adultĂšre Ă  effectuer, Ă  deux reprises, un pĂšlerinage de Paris Ă  Chartres, oĂč parcourant 144 km en trois jours, il prie au rythme des alexandrins qu’il compose Étoile de la mer voici la lourde nappe / Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s / Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s / Voici votre regard sur cette immense chape » 13. Au final, la pensĂ©e de PĂ©guy, indissociable du personnage tellement il a voulu la vivre profondĂ©ment, demeure une boussole pour notre temps – PĂ©guy s’attache aux continuitĂ©s de notre histoire il est celui qui voit dans la mĂ©ritocratie rĂ©publicaine la poursuite de l’Ɠuvre monarchique, lĂ  oĂč beaucoup d’idĂ©ologues s’efforcent d’y dresser une antinomie, – PĂ©guy veut rĂ©concilier patrons et ouvriers autour de l’amour du travail bien fait et le sens de la gratuitĂ©, qui fait si cruellement dĂ©faut aujourd’hui, oĂč l’esprit de chicane et de revendication atteint son paroxysme, – PĂ©guy conçoit la patrie comme l’enracinement des valeurs spirituelles dans une terre charnelle et lui accorde un amour de prĂ©fĂ©rence sans pour autant lui confĂ©rer le statut d’idole qui embrasse toutes les dimensions de la personne, – PĂ©guy devine le sens mystĂ©rieux et l’abĂźme insondable de la condition humaine, et dĂ©nonce avec virulence toute prĂ©tention de l’humanisme moderne Ă  vouloir l’infĂ©oder au pouvoir corrupteur de l’argent et au matĂ©rialisme destructeur, ce qui est le cas quand l’économie dicte sa loi au monde politique, – PĂ©guy reste enfin un modĂšle de tĂ©nacitĂ©, de libertĂ© et de courage pour avoir inlassablement recherchĂ© la vĂ©ritĂ©, parfois au prix douloureux de ses amitiĂ©s, et incarnĂ© ses convictions jusqu’au sacrifice suprĂȘme. > Charles Beigbeder est entrepreneur, prĂ©sident de la holding Gravitation et Ă©lu du VIIIe arrondissement de Paris, > BenoĂźt Dumoulin est un jeune professionnel engagĂ© dans la vie politique et associative. Notes 3. L’idĂ©ologie française, 1981. 4. Notre Jeunesse, 1910. 5. L’Argent, 1913. 6. L’Argent, op. cit. 7. PrĂ©sentation de L’Argent par Antoine Compagnon, Ă©dition des Equateurs, 2008. 8. Pour PĂ©guy, la lutte de classe ne revĂȘt aucun sens qui soit socialiste mais procĂšde d’une compĂ©tition, d’une rivalitĂ© et d’une concurrence, qui la rattache aux valeurs de la bourgeoisie. 9. JaurĂšs prĂŽnait alors un rapprochement avec l’Allemagne en 1911-1912, pour contrer l’alliance franco-russe et prĂ©venir un conflit dans les Balkans. 10. Ève, 1913. 11. Daniel HalĂ©vy, Charles PĂ©guy et les Cahiers de la Quinzaine, Payot, 1918. 12. Le mystĂšre de l’enfant prodigue, in ƒuvres poĂ©tiques complĂštes. 13. PrĂ©sentation de la Beauce Ă  Notre-Dame de Chartres, in La tapisserie de Notre-Dame, 1913.

HenryScott Holland (né le 27 janvier 1847 et mort le 17 mars 1918) est un théologien et écrivain britannique, Regius Professor of Divinity à l'Université d'Oxford.Il est également chanoine de

Tout cela se passait sous la clartĂ© des cieux ; Les anges dans la nuit avaient formĂ© des chƓurs. Les anges dans la nuit chantaient comme des fleurs. Par dessus les bergers, par dessus les rois mages L’étoile dans la nuit brillait comme un clou d’or. L’étoile dans la nuit brillait Juste seul poussa la clameur Ă©ternelle. Les larrons ne criaient qu’une clameur humaine ; Car ils ne connaissaient qu’une dĂ©tresse humaine ; Ils n’avaient Ă©prouvĂ© qu’une dĂ©tresse humaine. Lui seul pouvait crier la clameur surhumaine ; Lui seul connut alors cette surhumaine dĂ©tresse. Sa gorge qui lui faisait mal. Qui lui cuisait. Qui lui brĂ»lait. Qui lui dĂ©chirait. Sa gorge sĂšche et qui avait soif. Son gosier sec. Son gosier qui avait soif. Sa main gauche qui lui brĂ»lait. Et sa main droite. Son pied gauche qui lui brĂ»lait. Et son pied droit. Parce que sa main gauche Ă©tait percĂ©e. Et sa main droite. Et son pied gauche Ă©tait percĂ©. Et son pied droit. Tous ses quatre membres. Ses quatre pauvres membres. Et son flanc qui lui brĂ»lait. Son flanc percĂ©. Son cƓur percĂ©. Et son cƓur qui lui brĂ»lait. Son cƓur consumĂ© d’amour. Son cƓur dĂ©vorĂ© d’ reniement de Pierre et la lance romaine ; Les crachats, les affronts, la couronne d’épines ; Le roseau flagellant, le sceptre de roseau ; Les clameurs de la foule et les bourreaux romains. Le soufflet. Car ce fut la premiĂšre fois qu’il fut souffletĂ©. Il n’avait pas criĂ© sous la lance romaine ; Il n’avait pas criĂ© sous le baiser parjure ; Il n’avait pas criĂ© sous l’ouragan d’injure ; Il n’avait pas criĂ© sous les bourreaux romains. Alors pourquoi cria-t-il ; devant quoi cria-t-il. Tristis, tristis usque ad mortem ; Triste jusqu’à la mort ; mais jusqu’à quelle mort ; Jusqu’à faire une mort ; ou jusqu’à cette date De la revoyait l’humble berceau de son enfance, La crĂšche, OĂč son corps fut couchĂ© pour la premiĂšre fois ; Il prĂ©voyait le grand tombeau de son corps mort, Le dernier berceau de tout homme, OĂč il faut que tout homme se couche. Pour dormir. CensĂ©ment. Apparemment. Pour enfin reposer. Pour pourrir. Son corps. Entre quatre planches. En attendant la rĂ©surrection des corps. Jusqu’à la rĂ©surrection des corps. Heureux quand les Ăąmes ne pourrissent point. Et il Ă©tait homme ; Il devait subir le sort commun ; S’y coucher comme tout le monde ; Il devait y passer comme tout le monde ; Il y passerait. Comme les autres. Comme tout le monde. Comme tant d’autres. AprĂšs tant d’autres. Son corps serait couchĂ© pour la derniĂšre fois. Mais il n’y resterait que deux jours, trois jours ; Ă  cause de sa rĂ©surrection. Car il ressusciterait le troisiĂšme jour. À cause de sa rĂ©surrection particuliĂšre et de son ascension. À lui. Qu’il fit avec son propre corps, avec le mĂȘme linge de son ensevelissement ; Blanc comme le mouchoir de cette nommĂ©e VĂ©ronique ; Le linge blanc comme un lange. Et que l’on entoure tout Ă  fait comme un lange. Mais plus grand, beaucoup plus grand. Parce que lui-mĂȘme il avait grandi. Il Ă©tait devenu un homme. C’était un enfant qui avait beaucoup grandi. Il serait enseveli par ces femmes. Pieusement par les mains de ces femmes. Comme un homme qui est mort dans un village. Tranquillement dans sa maison dans son village. AccompagnĂ© des derniers saisit d’un regard toute sa vie humaine, Que trente ans de famille et trois ans de public N’avaient point accomplie ; Que trente ans de travail et trois ans de priĂšres, Trente-trois ans de travail, trente-trois ans de priĂšres N’avaient point achevĂ©e ; Que trente ans de charpente et trois ans de parole, Trente-trois ans de charpente, trente-trois ans de parole, secrĂšte ; publique ; N’avaient point Ă©puisĂ©e ; Car il avait travaillĂ© dans la charpente, de son mĂ©tier. Il travaillait, il Ă©tait dans la charpente. Dans la charpenterie. Il Ă©tait ouvrier charpentier. Il avait mĂȘme Ă©tĂ© un bon ouvrier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon tout. C’était un compagnon charpentier. Son pĂšre Ă©tait un tout petit patron. Il travaillait chez son pĂšre. Il faisait du travail Ă  voyait, il revoyait aussi l’établi et le rabot. L’établi. Le billot pour appuyer le morceau de bois que l’on fend. La scie et la varlope. Les beaux vrillons, les beaux copeaux de bois. La bonne odeur du bois frais. FraĂźchement coupĂ©. FraĂźchement taillĂ©. FraĂźchement sciĂ©. Et la belle couleur, et la belle odeur, Et la bonne couleur, et la bonne odeur. Du bois quand on enlĂšve l’écorce. Quand on le pelure. Comme un beau fruit. Comme un bon fruit. Que l’on mangerait. Mais ce sont les outils qui le mangent. Et l’écorce qui se sĂ©pare. Qui s’écarte. Qui se pĂšle. Qui s’enlĂšve dĂ©licatement sous la cognĂ©e. Qui sent si bon et qui a une si belle couleur Ă©tait fait pour ce mĂ©tier-lĂ . SĂ»rement. Le mĂ©tier des berceaux et des cercueils. Qui se ressemblent tant. Des tables et des lits. Et aussi des autres meubles. De tous les meubles. Car il ne faut oublier personne. Il ne faut dĂ©courager personne. Le mĂ©tier des buffets, des armoires, des commodes. Des maies. Pour mettre le pain. Des escabeaux. Et le monde n’est que l’escabeau de vos avait Ă©tĂ© un bon ouvrier. Un bon charpentier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon fils. Un bon fils pour sa mĂšre Marie. Un enfant bien sage. Bien docile. Bien soumis. Bien obĂ©issant Ă  ses pĂšre et mĂšre. Un enfant. Comme tous les parents voudraient en avoir. Un bon fils pour son pĂšre Joseph. Pour son pĂšre nourricier Joseph. Le vieux charpentier. Le maĂźtre charpentier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon fils aussi pour son pĂšre. Pour son pĂšre qui ĂȘtes aux il avait Ă©tĂ© un bon pauvre. Comme il avait Ă©tĂ© un bon citoyen. Il avait Ă©tĂ© un bon fils pour ses pĂšre et mĂšre. Jusqu’au jour oĂč il avait commencĂ© sa mission. Sa prĂ©dication. Un bon fils pour sa mĂšre Marie. Jusqu’au jour oĂč il avait commencĂ© sa trois jours elle pleurait. Depuis trois jours elle errait, elle suivait. Elle suivait le cortĂšge. Elle suivait les Ă©vĂ©nements. Elle suivait comme Ă  un enterrement. Mais c’était l’enterrement d’un vivant. D’un vivant encore. Elle suivait ce qui se passait. Elle suivait comme si elle avait Ă©tĂ© du cortĂšge. De la cĂ©rĂ©monie. Elle suivait comme une suivante. Comme une servante. Comme une pleureuse des Romains. Des enterrements romains. Comme si ça avait Ă©tĂ© son mĂ©tier. De pleurer. Elle suivait comme une pauvre femme. Comme une habituĂ©e du cortĂšge. Comme une suivante du cortĂšge. Comme une servante. DĂ©jĂ  comme une habituĂ©e. Elle suivait comme une pauvresse. Comme une mendiante. Eux qui n’avaient jamais rien demandĂ© Ă  personne. À prĂ©sent elle demandait la charitĂ©. Sans en avoir l’air elle demandait la charitĂ©. Puisque sans en avoir l’air, sans mĂȘme le savoir elle demandait la charitĂ© de la pitiĂ©. D’une piĂ©tĂ©. D’une certaine piĂ©tĂ©. ce qu’il avait fait de sa mĂšre. Depuis qu’il avait commencĂ© sa mission. Elle suivait, elle pleurait. Elle pleurait, elle pleurait. Les femmes ne savent que pleurer. On la voyait partout. Dans le cortĂšge mais un peu en dehors du cortĂšge. Sous les portiques, sous les arcades, dans les courants d’air. Dans les temples, dans les palais. Dans les rues. Dans les cours et dans les arriĂšre-cours. Et elle Ă©tait montĂ©e aussi sur le Calvaire. Elle aussi elle avait gravi le Calvaire. Qui est une montagne escarpĂ©e. Et elle ne sentait seulement pas qu’elle marchait. Elle ne sentait seulement pas ses pieds qui la portaient. Elle ne sentait pas ses jambes sous elle. Elle aussi elle avait gravi son calvaire. Elle aussi elle avait montĂ©, montĂ©. Dans la cohue, un peu en arriĂšre. MontĂ© au Golgotha. Sur le Golgotha. Sur le faĂźte. Jusqu’au faĂźte. OĂč il Ă©tait maintenant crucifiĂ©. ClouĂ© des quatre membres. Comme un oiseau de nuit sur la porte d’une grange. Lui le Roi de LumiĂšre. Au lieu appelĂ© Golgotha. C’est-Ă -dire la place du ce qu’il avait fait de sa mĂšre. Depuis trois jours elle suivait elle suivait. AccompagnĂ©e seulement de trois ou quatre femmes. De ces saintes femmes. EscortĂ©e, entourĂ©e seulement de ces quelques femmes. De ces quelques saintes femmes. Des saintes femmes. Enfin. Puisqu’éternellement on devait les nommer ainsi. Qui gagnaient ainsi. Qui assuraient ainsi leur part de paradis. Et pour sĂ»r elles auraient une bonne place. Aussi bonne que celle qu’elles avaient en ce moment. Puisqu’elles auraient la mĂȘme place. Car elles seraient aussi prĂšs de lui qu’en ce moment. Éternellement aussi prĂšs qu’en ce moment mĂȘme. Éternellement aussi prĂšs dans sa gloire. Que dans sa passion. Dans la gloire de sa ce qu’il avait fait de sa mĂšre. Elle pleurait comme jamais il ne sera donnĂ© ; Comme jamais il ne sera demandĂ© À une femme de pleurer sur terre. Éternellement jamais. À aucune femme. VoilĂ  ce qu’il avait fait de sa mĂšre. D’une mĂšre maternelle. Ce qu’il y a de curieux c’est que tout le monde la respectait. Les gens respectent beaucoup les parents des condamnĂ©s. Ils disaient mĂȘme la pauvre femme. Et en mĂȘme temps ils tapaient sur son fils. Parce que l’homme est comme ça. L’homme est ainsi fait. Le monde est comme ça. Les hommes sont comme ils sont et on ne pourra jamais les changer. Elle ne savait pas qu’au contraire il Ă©tait venu changer l’homme. Qu’il Ă©tait venu changer le monde. Elle suivait, elle pleurait. Et en mĂȘme temps ils tapaient sur son garçon. Elle suivait, elle pleurait. Tout le monde la respectait. Tout le monde la plaignait. On disait la pauvre femme. C’est que tous ces gens n’étaient peut-ĂȘtre pas mĂ©chants. Ils n’étaient pas mĂ©chants au fond. Ils accomplissaient les Écritures. Ce qui est curieux, c’est que tout le monde la respectait. Parce qu’elle Ă©tait la mĂšre du condamnĂ©. On pensait c’est la famille du condamnĂ©. On le disait mĂȘme Ă  voix basse. On se le disait, entre soi, Avec une secrĂšte admiration. Et on avait raison, c’était toute sa famille. Sa famille charnelle et sa famille Ă©lue. Sa famille sur la terre et sa famille dans le ciel. Elle suivait, elle pleurait. Depuis trois jours les gens disaient Elle a vieilli de dix ans. Je l’ai encore vue. Je l’avais encore vue la semaine derniĂšre. En trois jours elle a vieilli de dix suivait, elle pleurait, elle ne comprenait pas trĂšs bien. Mais elle comprenait trĂšs bien que le gouvernement Ă©tait contre son garçon. Ce qui est une mauvaise affaire. Que le gouvernement Ă©tait pour le mettre Ă  mort. Toujours une mauvaise affaire. Et qui ne pouvait pas bien finir. Tous les gouvernements s’étaient mis d’accord contre lui. Le gouvernement des Juifs et le gouvernement des Romains. Le gouvernement des juges et le gouvernement des prĂȘtres. Le gouvernement des soldats et le gouvernement des curĂ©s. Il n’en rĂ©chapperait sĂ»rement pas. Certainement pas. Tout le monde Ă©tait contre lui. Tout le monde Ă©tait pour sa mort. Pour le mettre Ă  mort. Voulait sa fois on avait un gouvernement pour soi. Et l’autre contre soi. Alors on pouvait en rĂ©chapper. Mais lui tous les gouvernements. Tous les gouvernements d’abord. Et le gouvernement et le peuple. C’est ce qu’il y avait de plus fort. C’était ça surtout qu’on avait contre soi. Le gouvernement et le peuple. Qui d’habitude ne sont jamais d’accord. Et alors on en profite. On peut en profiter. Il est bien rare que le gouvernement et le peuple soient d’accord. Et alors celui qui est contre le gouvernement. Est avec le peuple. Pour le peuple. Et celui qui est contre le peuple. Est avec le gouvernement. Pour le gouvernement. Celui qui est appuyĂ© par le gouvernement. N’est pas appuyĂ© par le peuple. Celui qui est soutenu par le peuple. N’est pas soutenu par le gouvernement. Alors en s’appuyant sur l’un ou sur l’autre. Sur l’un contre l’autre. On pouvait quelquefois en rĂ©chapper. On pourrait peut-ĂȘtre s’arranger. Mais ils n’avaient pas de chance. Elle voyait bien que tout le monde Ă©tait contre lui. Le gouvernement et le peuple. Ensemble. Et qu’ils l’auraient. Qu’ils auraient sa aussi elle Ă©tait montĂ©e. MontĂ©e avec tout le monde. Jusqu’au faĂźte. Sans mĂȘme s’en apercevoir. Ses jambes la portaient sans mĂȘme s’en apercevoir. Elle aussi elle avait fait son chemin de croix. Les quatorze stations. Au fait Ă©tait-ce bien quatorze stations. Y avait-il bien quatorze stations. Y en avait-il bien quatorze. Elle ne savait plus au juste. Elle ne se rappelait plus. Pourtant elle les avait faites. Elle en Ă©tait sĂ»re. Mais on peut se tromper. Dans ces moments-lĂ  la tĂȘte se trouble. Nous autres qui ne les avons pas faites nous le savons. Elle qui les avait faites elle ne savait le monde Ă©tait contre lui. Tout le monde voulait sa qu’il avait donc fait Ă  tout le monde. Je vais vous le dire Il avait sauvĂ© le pleurait, elle pleurait. Tout le monde Ă©tait contre lui. Elle suivait de loin. De prĂšs. D’assez loin. D’assez prĂšs. Cette cohue hurlante. Cette meute qui aboyait. Et mordait. Cette cohue hurlante qui hurlait et tapait. Sans conviction. Avec conviction. Car ils accomplissaient les Écritures. On peut dire qu’ils tapaient religieusement. Puisqu’ils accomplissaient les Écritures. Des prophĂštes. Tout le monde Ă©tait contre lui. Depuis Ponce Pilate. Ce Ponce Pilate. Pontius Pilatus. Sub Pontio Pilato passus. Et sepultus est. Un brave homme. Du moins on le disait un brave homme. Bon. Pas mĂ©chant. Un Romain. Qui comprenait les intĂ©rĂȘts du pays. Et qui avait beaucoup de mal Ă  gouverner ces Juifs. Qui sont une race indocile. Seulement, voilĂ , depuis trois jours une folie les avait pris contre son garçon. Une folie. Une espĂšce de rage. Oui ils Ă©taient enragĂ©s. AprĂšs lui. Qu’est-ce qu’ils avaient. Il n’avait pourtant pas fait tant de mal que ça. Tous. Lui en tĂȘte Ponce Pilate. L’homme qui se lavait les mains. Le procurateur. Le procurateur pour les Romains. Le procurateur de JudĂ©e. Tous. Et CaĂŻphe le grand-prĂȘtre. Les gĂ©nĂ©raux, les officiers, les soldats. Les sous-officiers, centeniers, centurions, dĂ©curions. Les prĂȘtres et les princes des prĂȘtres. Les Ă©crivains. C’est-Ă -dire les scribes. Les pharisiens, les publicains, les pĂ©agers. Les Pharisiens et les SadducĂ©ens. Les publicains qui sont comme qui dirait les percepteurs. Et qui ne sont pas pour ça des hommes plus mauvais que les lui avait dit aussi qu’il avait des disciples. Des apĂŽtres. Mais on n’en voyait point. Ça n’était peut-ĂȘtre pas vrai. Il n’en avait peut-ĂȘtre pas. Il n’en avait peut-ĂȘtre jamais eu. On se trompe, des fois, dans la vie. S’il en avait eu on les aurait vus. Parce que s’il en avait eu, ils se seraient montrĂ©s. Hein, c’étaient des hommes, ils se seraient elle avait su. Si elle avait su elle aurait pleurĂ© toujours. PleurĂ© toute sa vie. PleurĂ© d’avance. Elle se serait mĂ©fiĂ©e. Elle aurait pris les devants. Comme ça elle n’aurait pas Ă©tĂ© trompĂ©e. Elle n’aurait pas Ă©tĂ© trahie. Elle s’était trahie elle-mĂȘme en ne pleurant pas. Elle s’était volĂ©e elle-mĂȘme. Elle s’était trompĂ©e elle-mĂȘme. En ne pleurant pas. En acceptant ces jours de bonheur. Elle s’était trahie elle-mĂȘme. Elle Ă©tait entrĂ©e dans le jeu. Quand on pense qu’il y a des jours oĂč elle avait ri. Innocemment. L’innocente. Tout allait si bien dans ce temps-lĂ . Elle pleurait elle pleurait pour effacer ces jours. Elle pleurait, elle pleurait, elle effaçait ces jours. Ces jours qu’elle avait volĂ©s. Qu’on lui avait volĂ©s. Ces jours qu’elle avait dĂ©robĂ©s Ă  son pauvre fils qui en ce moment expirait sur la croix. Non seulement il avait contre lui le peuple. Mais les deux peuples. Tous les deux peuples. Le peuple des pauvres. Qui est sĂ©rieux. Et respectable. Et le peuple des misĂ©rables. Des misĂ©reux. Qui n’est pas sĂ©rieux. Ni pas respectable. Il avait contre lui ceux qui travaillaient et ceux qui ne faisaient rien. Ceux qui travaillaient et ceux qui ne travaillaient pas. Ensemble. Également. Le peuple des ouvriers. Qui est sĂ©rieux. Et respectable. Et le peuple des mendiants. Qui n’est pas sĂ©rieux. Mais qui est peut-ĂȘtre respectable tout de mĂȘme. Parce qu’on ne sait pas. La tĂȘte se trouble. La tĂȘte se dĂ©range. Les idĂ©es se dĂ©rangent quand on voit des choses comme n’avait tout de mĂȘme pas fait du mal Ă  tout ce monde. À tout ce monde-lĂ . Enfin on exagĂšre. On exagĂšre toujours. Le monde est mauvaise langue. On exagĂ©rait. Enfin il n’avait pas fait du mal Ă  tout le monde. Il Ă©tait trop jeune. Il n’avait pas eu le temps. D’abord il n’aurait pas eu le temps. Quand un homme est tombĂ©, tout le monde est dessus. Vous savez, chrĂ©tiens, ce qu’il avait fait. Il avait fait ceci. Qu’il avait sauvĂ© le pleurait, elle Ă©tait devenue affreuse. Les cils collĂ©s. Les deux paupiĂšres, celle du dessus et celle du dessous, GonflĂ©es, meurtries, sanguinolentes. Les joues ravagĂ©es. Les joues ravinĂ©es. Les joues ravaudĂ©es. Ses larmes lui avaient comme labourĂ© les joues. Les larmes de chaque cĂŽtĂ© lui avaient creusĂ© un sillon dans les joues. Les yeux lui cuisaient, lui brĂ»laient. Jamais on n’avait autant pleurĂ©. Et pourtant ce lui Ă©tait un soulagement de pleurer. La peau lui cuisait, lui brĂ»lait. Et lui pendant ce temps-lĂ  sur la croix les Cinq Plaies lui brĂ»laient. Et il avait la fiĂšvre. Et elle avait la fiĂšvre. Et elle Ă©tait ainsi associĂ©e Ă  sa elle l’abandonnait Ă  cette foule. Elle laissait aller. Elle laissait couler. Qu’est-ce qu’une femme peut faire dans une foule. Je vous le demande. Elle ne se reconnaissait plus. Elle Ă©tait bien changĂ©e. Elle allait entendre le cri. Le cri qui ne s’éteindra dans aucune nuit d’aucun temps. Ce n’était pas Ă©tonnant qu’elle ne se reconnaissait plus. En effet elle n’était plus la mĂȘme. Jusqu’à ce jour elle avait Ă©tĂ© la Reine de BeautĂ©. Et elle ne serait plus, elle ne redeviendrait plus la Reine de BeautĂ© que dans le ciel. Le jour de sa mort et de son assomption. AprĂšs le jour de sa mort et de son assomption. Éternellement. Mais aujourd’hui elle devenait la Reine de MisĂ©ricorde. Comme elle sera dans les siĂšcles des dommage. Une vie qui avait si bien commencĂ©. C’était dommage. Elle se rappelait bien. Comme il rayonnait sur la paille dans cette Ă©table de BethlĂ©em. Une Ă©toile Ă©tait montĂ©e. Les bergers l’adoraient. Les mages l’adoraient. Les anges l’adoraient. Qu’étaient donc devenus tous ces gens-lĂ . Qu’est-ce que tout ce monde-lĂ  Ă©tait devenu. Pourtant c’étaient les mĂȘmes gens. C’était le mĂȘme monde. Les gens Ă©taient toujours les gens. Le monde Ă©tait toujours le monde. On n’avait pas changĂ© le monde. Les rois Ă©taient toujours les rois. Et les bergers Ă©taient toujours les bergers. Les grands Ă©taient toujours les grands. Et les petits Ă©taient toujours les petits. Les riches Ă©taient toujours les riches. Et les pauvres Ă©taient toujours les pauvres. Le gouvernement Ă©tait toujours le gouvernement. Elle ne voyait pas qu’en effet il avait changĂ© le quelle Ă©tait sa rĂ©compense. VoilĂ  comme elle Ă©tait rĂ©compensĂ©e. D’avoir portĂ©. D’avoir enfantĂ©. D’avoir allaitĂ©. D’avoir portĂ©. Dans ses bras. Celui qui est mort pour les pĂ©chĂ©s du monde. D’avoir portĂ©. D’avoir enfantĂ©. D’avoir allaitĂ©. D’avoir portĂ©. Dans ses bras. Celui qui est mort pour le salut du monde. D’avoir portĂ©. D’avoir enfantĂ©. D’avoir allaitĂ©. D’avoir portĂ©. Dans ses bras. Celui par qui les pĂ©chĂ©s du monde seront remis. Et de lui avoir fait sa soupe et bordĂ© son lit jusqu’à trente ans. Car il se laissait volontiers environner de sa tendresse. Il savait que ça ne durerait pas sentait tout ce qui se passait dans son corps. Surtout la souffrance. Il avait surtout une crampe. Une crampe effroyable. À cause de cette position. De rester toujours dans la mĂȘme position. Elle la sentait. D’ĂȘtre forcĂ© d’ĂȘtre dans cette affreuse position. Une crampe de tout le corps. Et tout le poids de son corps portait sur ses quatre Plaies. Il avait des crampes. Elle savait combien il souffrait. Elle sentait bien combien il avait de mal. Elle avait mal Ă  sa tĂȘte et Ă  son flanc et Ă  ses Quatre Plaies. Et lui en lui-mĂȘme il se disait VoilĂ  ma mĂšre. Qu’est-ce que j’en ai fait. VoilĂ  ce que j’ai fait de ma mĂšre. Cette pauvre vieille femme. Devenue vieille. Qui nous suit depuis vingt-quatre heures. De prĂ©toire en prĂ©toire. Et de prĂ©toire en place comme tous les mourants il repassait sa vie entiĂšre. Toute la vie Ă  Nazareth. Il se revoyait tout le long de sa vie entiĂšre. Et il se demandait comment il avait pu se faire tant d’ennemis. C’était une gageure. Comment il avait rĂ©ussi Ă  se faire tant d’ennemis. C’était une gageure. C’était un dĂ©fi. Ceux de la ville, ceux des faubourgs, ceux des campagnes. Tous ceux qui Ă©taient lĂ , qui Ă©taient venus. Qui s’étaient rassemblĂ©s lĂ . Qui Ă©taient assemblĂ©s. Comme Ă  une fĂȘte. À une fĂȘte odieuse. ChrĂ©tiens, vous savez pourquoi C’est qu’il Ă©tait venu annoncer le rĂšgne de Dieu. Et en somme tout ce monde-lĂ  avait raison. Tout ce monde-lĂ  ne se trompait pas tant que ça. C’était la grande fĂȘte qui Ă©tait donnĂ©e pour le salut du monde. Seulement c’était lui qui en faisait les frais. Les marchands, il comprenait encore. C’était lui qui avait commencĂ©. Il s’était mis un jour en colĂšre aprĂšs eux. Dans une sainte colĂšre. Et il les avait chassĂ©s du temple. À grands coups de il n’aimait pas les commerçants. Ouvrier. Fils d’ouvriers. Fils nourricier. Fils nourri. De famille ouvriĂšre. D’instinct il n’aimait pas les commerçants. Il n’entendait rien au commerce. Au nĂ©goce. Il ne savait que travailler. Il Ă©tait portĂ© Ă  croire que tous les commerçants Ă©taient des voleurs. Les marchands, les marchands du Temple il comprenait encore. Mais les un mourant, comme tous les mourants il repassait sa vie entiĂšre. Au moment de la prĂ©senter. De la rapporter Ă  son pĂšre. Un jour les camarades l’avaient trouvĂ© trop grand. Simplement. Un jour les amis, les amis l’avaient trouvĂ© trop grand. Un jour les citoyens l’avaient trouvĂ© trop grand. Et il n’avait pas Ă©tĂ© prophĂšte en son pays. ChrĂ©tiens, vous savez pourquoi C’est qu’il Ă©tait venu annoncer le rĂšgne de Dieu. Tout le monde l’avait trouvĂ© trop grand. Ça se voyait trop qu’il Ă©tait le fils de Dieu. Quand on le frĂ©quentait. Les Juifs l’avaient trouvĂ© trop grand. Pour un Juif. Trop grand Juif. Ça se voyait trop qu’il Ă©tait le Messie prĂ©dit par les ProphĂštes. AnnoncĂ©, attendu depuis les siĂšcles des repassait, il repassait toutes les heures de sa vie. Toute la vie Ă  Nazareth. Il avait semĂ© tant d’amour. Il rĂ©coltait tant de haine. Son cƓur lui brĂ»lait. Son cƓur dĂ©vorĂ© d’amour. Et Ă  sa mĂšre il avait apportĂ© ceci. De voir ainsi traiter Le fruit de ses cƓur lui brĂ»lait. Son cƓur lui dĂ©vorait. Son cƓur brĂ»lĂ© d’amour. Son cƓur dĂ©vorĂ© d’amour. Son cƓur consumĂ© d’amour. Et jamais homme avait-il soulevĂ© tant de haine. Jamais homme avait-il soulevĂ© une telle haine. C’était une gageure. C’était comme un dĂ©fi. Comme il avait semĂ© il n’avait pas rĂ©coltĂ©. Son pĂšre savait pourquoi. Ses amis l’aimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Ses disciples, ses disciples l’aimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Ses apĂŽtres, ses apĂŽtres l’aimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Les onze l’aimaient-ils autant que le douziĂšme, que le treiziĂšme le haĂŻssait. Les onze l’aimaient-ils autant que le douziĂšme, que le treiziĂšme l’avait trahi. Son pĂšre le savait. Son pĂšre le donc que l’homme. Cet homme. Qu’il Ă©tait venu sauver. Dont il avait revĂȘtu la nature. Il ne le savait pas. Comme homme il ne le savait pas. Car nul homme ne connaĂźt l’homme. Car une vie d’homme. Une vie humaine, comme homme, ne suffit pas Ă  connaĂźtre l’homme. Tant il est grand. Et tant il est petit. Tant il est haut. Et tant il est bas. Qu’est-ce que c’était donc que l’homme. Cet homme. Dont il avait revĂȘtu la nature. Son pĂšre le il sentait monter Ă  lui sa mort humaine, Sans voir sa mĂšre en pleur et douloureuse en bas, Droite au pied de la croix, ni Jean ni Madeleine, JĂ©sus mourant pleura sur la mort de Judas. Mourant de sa mort, de notre mort humaine, seulement, il pleura sur cette mort Ă©ternelle. Car il avait connu que le damnĂ© suprĂȘme Jetait l’argent du sang qu’il s’était fait payer, Ces trente malheureux deniers on aurait mieux fait de ne pas les fabriquer. De ne jamais les fabriquer. Malheureux celui qui les frappa. À l’effigie de CĂ©sar. Malheureux celui qui les reçut. À l’effigie de CĂ©sar. Malheureux tous ceux qui eurent affaire Ă  eux. À l’effigie de CĂ©sar. Malheureux tous ceux qui eurent commerce avec eux. À l’effigie, Ă  l’effigie de CĂ©sar. Qui se les passĂšrent de main en main. Deniers dangereux. Plus faux. Infiniment plus dangereux. Infiniment plus faux que de la fausse voyait tout d’avance et tout en mĂȘme temps. Il voyait tout aprĂšs. Il voyait tout avant. Il voyait tout pendant, il voyait tout alors. Tout lui Ă©tait prĂ©sent de toute Ă©ternitĂ©. Et c’est alors qu’il sut la souffrance infinie, C’est alors qu’il connut, c’est alors qu’il apprit, C’est alors qu’il sentit l’infinie agonie, Et cria comme un fou l’épouvantable angoisse, Clameur dont chancela Marie encor debout, Et par pitiĂ© du PĂšre il eut sa mort du Mystere de la charitĂ© de Jeanne d'Arc

Lamort n'est rien. Je suis seulement passĂ©(e) de l'autre cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l'un pour l'autre. Nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m'as toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas un ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire de ce qui nous La mort n’est rien, je suis seulement passĂ©e, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de vos pensĂ©es, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l’autre cĂŽtĂ© du chemin. * PoĂšme lu non sans Ă©motion par ma niĂšce Cosette », avant ou aprĂšs, je ne sais plus, le petit texte de PulchĂ©rie qui viendra trĂšs bientĂŽt. fum67L0.
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  • charles peguy la mort n est rien