RésuméFrankenstein Par Chapitre Page 4 sur 13 - Environ 129 essais L’étrange cas du docteur jekyll et de 4784 mots | 20 pages l'homme sensible et cultivé, qui se sait possédé, sans espoir de retour, par son double bestial et maudit. 1. Une allégorie victorienne Ce court texte se présente comme un emboîtement de récits, à la manière du roman de Mary
Thérèse est la fille d’un capitaine et d’une indigène, elle est confiée à l’age de deux ans à sa tante par son père qui revenait d’Algérie. Chez sa tante madame Raquin elle rencontre Camille, son cousin, qui possède une santé fragile. Ils partagent leur enfance, quand Thérèse à 21 ans, Madame Raquin marie les deux cousins, il n’y a d’ailleurs aucune opposition a ce mariage. La famille déménage à Paris, car Camille souhaite y travailler Mme raquin ouvre une mercerie au passage du pont neuf. Chaque jeudi soir les raquin Organisent un repas, un jeudi Camille ramène avec lui un ami d’enfance retrouvé. L’intrique de l’histoire commence à la rencontre entre Thérèse et Laurent notamment lorsque ce dernier décide de devenir l’amant de Thérèse. Ils se voient ainsi en tant qu’amant pendant huit mois, jusqu’au moment ou le patron de Laurent lu interdit toute sortie. Thérèse propose alors le meurtre de Camille. C’est lors d’une sortie à Saint-Ouen, en promenade sur une barque que Laurent étrange Camille celui-ci mord Laurent au cou laissant une cicatrice et donc la blessure inguérissable du meurtre , Camille meurt d’une mort qui paraît accidentelle dans la Seine. Durant un an et demi, Laurent est hanté par le ce meurtre, car la cicatrice ne disparaît pas. Michaud, camarade du jeudi soir, pense que Thérèse aurait besoin d'un mari et que Laurent serait l'homme idéal. Ils finissent donc par se marier, mais se haïssent. Ils vivent aussi dans la peur de la découverte de leur meurtre par Madame Raquin. Après six mois de mariage, Laurent et Thérèse ont l'intention de s'assassiner mutuellement. Un jeudi, Laurent verse du poison dans un verre d'eau de Thérèse, tandis qu’elle prend un couteau. Quand ils voient ce qu'ils veulent faire, ils se suicident en buvant chacun la moitié du verre. Madame Raquin, qui assiste au dénouement, savoure le spectacle de leur double mort, elle survit à la disparition de tous les siens.

Résumé Charlotte Delbo était une des deux cent trente femmes qui, dans Le Convoi du 24 janvier, partirent en 1943 de Compiègne pour Auschwitz. "Aucun de nous ne reviendra" est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l'ont pas vécue.

Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes Personnages principaux Le roi Arthur Calogrenant La reine Guenièvre Keu le sénéchal Monseigneur Gauvain Monseigneur Yvain Laudine de Landuc Lunete Le comte Alier Harpin de la Montagne La dame de Noroison Résumé par chapitres Chapitre 1 Le roi se retire pour se reposer. Calogrenant en profite pour raconter à ses amis et à la reine sa mésaventure dans la forêt de Brocéliande. Il a été humilié par un autre chevalier. Keu, dont c’est l’habitude, se moque de tous les chevaliers. Yvain veut venger l’honneur de son cousin c’est pourquoi il est déçu que le roi décide également de se rendre à la fontaine merveilleuse. Il décide de partir avant les autres afin d’essayer de se couvrir de gloire. Chapitre 2 Yvain fait le long trajet jusqu’à la forêt de Brocéliande seul. Il arrive enfin à la forêt et déclenche l’orage. Le chevalier, qui a humilié Calogrenant, arrive. Yvain le blesse à mort. Le chevalier fuit, Yvain le poursuit. Arrivés au château, Yvain tombe dans un piège son cheval est tué et lui est prisonnier. Chapitre 3 Yvain est sauvé de la mort par une servante de Laudine, femme du chevalier tué, grâce à une bague qui rend invisible. En voyant Laudine, Yvain est frappé par Amour. La servante fait alors tout pour mettre Amour dans le cœur de Laudine. Ils vont se marier avec l’accord des gens de la Cour car Laudine a besoin d’un mari valeureux pour défendre sa fontaine enchantée, ils craignent l’arrivée d’Arthur. Chapitre 4 Arrivée du roi en Brocéliande. Yvain ridiculise Keu. Gauvain devient le chevalier de Lunete. Gauvain réussit à convaincre Yvain de ne pas devenir un chevalier lâche en restant près de sa femme. Laudine accepte son congé mais lui donne un délai d’un an après cela, il n’y aura plus qu’haine entre eux. Elle lui confie un anneau protecteur afin que lorsqu’il pensera à elle, il sera invincible. Chapitre 5 Yvain part pour participer à des tournois avec Gauvain. Il oublie son rendez-vous avec Laudine. Une de ses dames vient récupérer son anneau. Yvain en devient fou. Une autre dame le découvre nu et le soigne de sa folie grâce à un onguent. Elle n’a pas respecté les prescriptions de sa maitresse pour l’onguent. Yvain est guéri il a retrouvé la raison. Chapitre 6 Yvain, totalement rétabli, venge la dame de Noroison en massacrant l’armée du comte Alier et en faisant celui-ci prisonnier. Yvain ne veut pas épouser celle-ci et n’accepte aucune récompense. Il quitte, seul, le château. Chapitre 7 Yvain parcourt la forêt. Il rencontre un lion attaqué par un serpent cracheur de feu. Yvain tue le serpent. Le lion, reconnaissant, reste avec Yvain afin de le servir et de le protéger. Chapitre 8 Yvain tombe évanoui quand il retrouve la fontaine de Laudine. Lunete a été faite prisonnière et est destinée au bucher à cause de lui, il a fait du mal à sa maitresse et elle l’a aidé. Il va, pour la sauver, affronter trois chevaliers. Elle ne devra jamais dire qui il est. Chapitre 9 Yvain arrive dans un château détruit. Il apprend que le seigneur de celui-ci, beau-frère de Gauvain, est humilié par Harpin de la Montagne. Il promet de l’aider si le temps le permet. Il tue le géant. Il se fait appeler le Chevalier au lion. Il part au secours de Lunete. Chapitre 10 Yvain arrive juste à temps pour sauver Lunete. Le combat est rude son lion et lui sont blessés. Lunete est sauvée. Laudine ne le reconnait pas. Il refuse de rester car il ne veut pas aller contre sa volonté. Il dit à nouveau être le Chevalier au lion. Il arrive dans un château où on lui fait bel accueil et où on les soigne lui et son lion. Chapitre 11 Une jeune fille a été déshéritée par sa sœur. Celle-ci a choisi Gauvain pour la défendre. La pauvre déshéritée se met à la recherche d’Yvain jusqu’à être épuisée. Une de ses servantes prend alors le relai. Elle retrouve Yvain et celui-ci accepte la mission sans hésiter une seconde. Chapitre 12 Yvain arrive au château de Pire Aventure. Tout le monde lui déconseille de s’y attarder mais il n’a pas le choix. Il combat deux nétuns pour sauver des jeunes filles et pouvoir quitter le château. Il n’aurait pas pu gagner sans son lion. Il quitte le château sans avoir épousé la fille du seigneur qui en est vexée. Il n’oublie pas qu’il a une cause à défendre. Chapitre 13 Yvain va combattre pour la cadette. L’ainée a tort et tout le monde le sait mais elle ne se laisse rien dire. Gauvain et Yvain combattent toute la journée, rudement, sans se reconnaitre. A la fin de la journée, aucun ne s’est imposé, ils se reconnaissent alors et se disent tous deux vaincus par l’autre. Le roi tranche alors en faveur de la cadette. Yvain retrouve son lion et Gauvain et lui sont soignés par les meilleurs médecins. Chapitre 14 Yvain ne peut pas être heureux sans Laudine. Il veut la reconquérir. Lunete fait jurer à sa dame de tout faire pour réconcilier le Chevalier au Lion avec sa dame sans savoir qu’il s’agit d’Yvain. Elle finit par lui pardonner et ils vivent alors dans un parfait amour.
Auschwitzet après - I Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo. Charlotte Delbo était une des 230 femmes qui, dans Le Convoi du 24 janvier, partirent en 1943 de Compiègne pour Auschwitz. Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à
RENAN, Ernest 1823-1892 Qu'est-ce qu'une nation ?, 1882. suite et fin. III Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis. L'homme, Messieurs, ne s'improvise pas. La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire j'entends de la véritable, voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans la passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. On aime en proportion des sacrifices qu'on a consentis, des maux qu'on a soufferts. On aime la maison qu'on a bâtie et qu'on transmet. Le chant spartiate Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes» est dans sa simplicité l'hymne abrégé de toute patrie. Dans le passé, un héritage de gloire et de regrets à partager, dans l'avenir un même programme à réaliser ; avoir souffert, joui, espéré ensemble, voilà ce qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques ; voilà ce que l'on comprend malgré les diversités de race et de langue. Je disais tout à l'heure avoir souffert ensemble» ; oui, la souffrance en commun unit plus que la joie. En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes, car ils imposent des devoirs, ils commandent l'effort en commun. Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L'existence d'une nation est pardonnez-moi cette métaphore un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie. Oh ! je le sais, cela est moins métaphysique que le droit divin, moins brutal que le droit prétendu historique. Dans l'ordre d'idées que je vous soumets, une nation n'a pas plus qu'un roi le droit de dire à une province Tu m'appartiens, je te prends». Une province, pour nous, ce sont ses habitants ; si quelqu'un en cette affaire a droit d'être consulté, c'est l'habitant. Une nation n'a jamais un véritable intérêt à s'annexer ou à retenir un pays malgré lui. Le vœu des nations est, en définitive, le seul critérium légitime, celui auquel il faut toujours en revenir. Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques. Que reste-t-il, après cela ? Il reste l'homme, ses désirs, ses besoins. La sécession, me direz-vous, et, à la longue, l'émiettement des nations sont la conséquence d'un système qui met ces vieux organismes à la merci de volontés souvent peu éclairées. Il est clair qu'en pareille matière aucun principe ne doit être poussé à l'excès. Les vérités de cet ordre ne sont applicables que dans leur ensemble et d'une façon très générale. Les volontés humaines changent ; mais qu'est-ce qui ne change pas ici-bas ? Les nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera. Mais telle n'est pas la loi du siècle où nous vivons. À l'heure présente, l'existence des nations est bonne, nécessaire même. Leur existence est la garantie de la liberté, qui serait perdue si le monde n'avait qu'une loi et qu'un maître. Par leurs facultés diverses, souvent opposées, les nations servent à l'œuvre commune de la civilisation ; toutes apportent une note à ce grand concert de l'humanité, qui, en somme, est la plus haute réalité idéale que nous atteignions. Isolées, elles ont leurs parties faibles. Je me dis souvent qu'un individu qui aurait les défauts tenus chez les nations pour des qualités, qui se nourrirait de vaine gloire ; qui serait à ce point jaloux, égoïste, querelleur ; qui ne pourrait rien supporter sans dégainer, serait le plus insupportable des hommes. Mais toutes ces dissonances de détail disparaissent dans l'ensemble. Pauvre humanité, que tu as souffert ! que d'épreuves t'attendent encore ! Puisse l'esprit de sagesse te guider pour te préserver des innombrables dangers dont ta route est semée ! Je me résume, Messieurs. L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation. Tant que cette conscience morale prouve sa force par les sacrifices qu'exige l'abdication de l'individu au profit d'une communauté, elle est légitime, elle a le droit d'exister. Si des doutes s'élèvent sur ses frontières, consultez les populations disputées. Elles ont bien le droit d'avoir un avis dans la question. Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. Consulter les populations, fi donc ! quelle naïveté ! Voilà bien ces chétives idées françaises qui prétendent remplacer la diplomatie et la guerre par des moyens d'une simplicité enfantine». - Attendons, Messieurs ; laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. Peut-être, après bien des tâtonnements infructueux, reviendra-t-on à nos modestes solutions empiriques. Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé. retour introduction, chapitre 1, chapitre 2, chapitre 3 table des auteurs et des anonymes
Aujourdhui, la création de valeur est dans la tête de beaucoup de dirigeants. En construisant sur les principes de l’actualisation des cash-flows développés dans le dernier chapitre, on voit que la valeur d’une firme peut être augmentée en changeant une des quatre principales données de la valeur : les cash-flows sécrétés à partir des actifs en place de la firme, le taux de
À ces paroles un frisson me passa par tout le corps. Cependant je me contins. Je résolus même de faire bonne figure. Des arguments scientifiques pouvaient seuls arrêter le professeur Lidenbrock. Or, il y en avait, et de bons, contre la possibilité d’un pareil voyage. Aller au centre de la terre ! Quelle folie ! Je réservai ma dialectique pour le moment opportun, et je m’occupai du repas. Inutile de rapporter les imprécations de mon oncle devant la table desservie. Tout s’expliqua. La liberté fut rendue à la bonne Marthe. Elle courut au marché et fit si bien, qu’une heure après, ma faim était calmée, et je revenais au sentiment de la situation. Pendant le repas, mon oncle fut presque gai ; il lui échappait de ces plaisanteries de savant qui ne sont jamais bien dangereuses. Après le dessert, il me fit signe de le suivre dans son cabinet. J’obéis. Il s’assit à un bout de sa table de travail, et moi à l’autre. Axel, dit-il d’une voix assez douce, tu es un garçon très-ingénieux ; tu m’as rendu là un fier service, quand, de guerre lasse, j’allais abandonner cette combinaison. Où me serais-je égaré ? Nul ne peut le savoir ! Je n’oublierai jamais cela, mon garçon, et de la gloire que nous allons acquérir tu auras ta part. — Allons, pensai-je, il est de bonne humeur ; le moment est venu de discuter cette gloire. — Avant tout, reprit mon oncle, je te recommande le secret le plus absolu, tu m’entends ? Je ne manque pas d’envieux dans le monde des savants, et beaucoup voudraient entreprendre ce voyage, qui ne s’en douteront qu’à notre retour. — Croyez-vous, dis-je, que le nombre de ces audacieux fût si grand ? — Certes ! qui hésiterait à conquérir une telle renommée ? Si ce document était connu, une armée entière de géologues se précipiterait sur les traces d’Arne Saknussemm ! — Voilà ce dont je ne suis pas persuadé, mon oncle, car rien ne prouve l’authenticité de ce document. — Comment ! Et le livre dans lequel nous l’avons découvert ! — Bon ! j’accorde que ce Saknussemm ait écrit ces lignes, mais s’ensuit-il qu’il ait réellement accompli ce voyage, et ce vieux parchemin ne peut-il renfermer une mystification ? » Ce dernier mot, un peu hasardé, je regrettai presque de l’avoir prononcé. Le professeur fronça son épais sourcil, et je craignais d’avoir compromis les suites de cette conversation. Heureusement il n’en fut rien. Mon sévère interlocuteur ébaucha une sorte de sourire sur ses lèvres et répondit C’est ce que nous verrons. — Ah ! fis-je un peu vexé ; mais permettez-moi d’épuiser la série des objections relatives à ce document. — Parle, mon garçon, ne te gêne pas. Je te laisse toute liberté d’exprimer ton opinion. Tu n’es plus mon neveu, mais mon collègue. Ainsi, va. — Eh bien, je vous demanderai d’abord ce que sont ce Yocul, ce Sneffels et ce Scartaris, dont je n’ai jamais entendu parler ? — Rien n’est plus facile. J’ai précisément reçu, il y a quelque temps, une carte de mon ami Augustus Peterman, de Leipzig ; elle ne pouvait arriver plus à propos. Prends le troisième atlas dans la seconde travée de la grande bibliothèque, série Z, planche 4. » Je me levai, et, grâce à ces indications précises, je trouvai rapidement l’atlas demandé. Mon oncle l’ouvrit et dit Voici une des meilleures cartes de l’Islande, celle de Handerson, et je crois qu’elle va nous donner la solution de toutes tes difficultés. » Je me penchai sur la carte. Je me penchai sur la carte. Vois cette île composée de volcans, dit le professeur, et remarque qu’ils portent tous le nom de Yokul. Ce mot veut dire glacier » en islandais, et, sous la latitude élevée de l’Islande, la plupart des éruptions se font jour à travers les couches de glace. De là cette dénomination de Yokul appliquée à tous les monts ignivomes de l’île. — Bien, répondis-je ; mais qu’est-ce que le Sneffels ? » J’espérais qu’à cette demande il n’y aurait pas de réponse. Je me trompais. Mon oncle reprit Suis-moi sur la côte occidentale de l’Islande. Aperçois-tu Reykjawik, sa capitale ? Oui. Bien. Remonte les fjörds innombrables de ces rivages rongés par la mer, et arrête-toi un peu au-dessous du soixante-cinquième degré de latitude. Que vois-tu là ? — Une sorte de presqu’île semblable à un os décharné, que termine une énorme rotule. — La comparaison est juste, mon garçon ; maintenant, n’aperçois-tu rien sur cette rotule ? — Si, un mont qui semble avoir poussé en mer. — Bon ! c’est le Sneffels. — Le Sneffels ? — Lui-même, une montagne haute de cinq mille pieds, l’une des plus remarquables de l’île, et à coup sûr la plus célèbre du monde entier, si son cratère aboutit au centre du globe. — Mais c’est impossible ! m’écriai-je, en haussant les épaules et révolté contre une pareille supposition. — Impossible ! répondit le professeur Lidenbrock d’un ton sévère. Et pourquoi cela ? — Parce que ce cratère est évidemment obstrué par les laves, les roches brûlantes, et qu’alors… — Et si c’est un cratère éteint ? — Éteint ? — Oui. Le nombre des volcans en activité à la surface du globe n’est actuellement que de trois cents environ ; mais il existe une bien plus grande quantité de volcans éteints. Or le Sneffels compte parmi ces derniers, et depuis les temps historiques, il n’a eu qu’une seule éruption, celle de 1219 ; à partir de cette époque, ses rumeurs se sont apaisées peu à peu, et il n’est plus au nombre des volcans actifs. » À ces affirmations positives, je n’avais absolument rien à répondre ; je me rejetai donc sur les autres obscurités que renfermait le document. Que signifie ce mot Scartaris, demandai-je, et que viennent faire là les calendes de juillet ? » Mon oncle prit quelques moments de réflexion. J’eus un instant d’espoir, mais un seul, car bientôt il me répondit en ces termes Ce que tu appelles obscurité est pour moi lumière. Cela prouve les soins ingénieux avec lesquels Saknussemm a voulu préciser sa découverte. Le Sneffels est formé de plusieurs cratères ; il y avait donc nécessité d’indiquer celui d’entre eux qui mène au centre du globe. Qu’a fait le savant Islandais ? Il a remarqué qu’aux approches des calendes de juillet, c’est-à-dire vers les derniers jours du mois de juin, un des pics de la montagne, le Scartaris, projetait son ombre jusqu’à l’ouverture du cratère en question, et il a consigné le fait dans son document. Pouvait-il imaginer une indication plus exacte, et, une fois arrivés au sommet du Sneffels, nous sera-t-il possible d’hésiter sur le chemin à prendre ? » Décidément mon oncle avait réponse à tout. Je vis bien qu’il était inattaquable sur les mots du vieux parchemin. Je cessai donc de le presser à ce sujet, et, comme il fallait le convaincre avant tout, je passai aux objections scientifiques, bien autrement graves, à mon avis. Allons, dis-je, je suis forcé d’en convenir, la phrase de Saknussemm est claire et ne peut laisser aucun doute à l’esprit. J’accorde même que le document a un air de parfaite authenticité. Ce savant est allé au fond du Sneffels ; il a vu l’ombre du Scartaris caresser les bords du cratère avant les calendes de juillet ; il a même entendu raconter dans les récits légendaires de son temps que ce cratère aboutissait au centre de la terre ; mais quant à y être parvenu lui-même, quant à en avoir fait le voyage et à en être revenu, s’il l’a entrepris, non, cent fois non ! — Et la raison ? dit mon oncle d’un ton singulièrement moqueur. — C’est que toutes les théories de la science démontrent qu’une pareille entreprise est impraticable ! — Toutes les théories disent cela ? répondit le professeur en prenant un air bonhomme. Ah ! les vilaines théories ! Comme elles vont nous gêner, ces pauvres théories ! » Je vis qu’il se moquait de moi, mais je continuai néanmoins. Oui ! il est parfaitement reconnu que la chaleur augmente environ d’un degré par soixante-dix pieds de profondeur au-dessous de la surface du globe ; or, en admettant cette proportionnalité constante, le rayon terrestre étant de quinze cents lieues, il existe au centre une température qui dépasse deux cent mille degrés. Les matières de l’intérieur de la terre se trouvent donc à l’état de gaz incandescent, car les métaux, l’or, le platine, les roches les plus dures, ne résistent pas à une pareille chaleur. J’ai donc le droit de demander s’il est possible de pénétrer dans un semblable milieu ! — Ainsi, Axel, c’est la chaleur qui t’embarrasse ? — Sans doute. Si nous arrivions à une profondeur de dix lieues seulement, nous serions parvenus à la limite de l’écorce terrestre, car déjà la température est supérieure à treize cents degrés. — Et tu as peur d’entrer en fusion ? — Je vous laisse la question à décider, répondis-je avec humeur. — Voici ce que je décide, répliqua le professeur Lidenbrock en prenant ses grands airs c’est que ni toi ni personne ne sait d’une façon certaine ce qui se passe à l’intérieur du globe, attendu qu’on connaît à peine la douze millième partie de son rayon ; c’est que la science est éminemment perfectible, et que chaque théorie est incessamment détruite par une théorie nouvelle. N’a-t-on pas cru jusqu’à Fourier que la température des espaces planétaires allait toujours diminuant, et ne sait-on pas aujourd’hui que les plus grands froids des régions éthérées ne dépassent pas quarante ou cinquante degrés au-dessous de zéro ? Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de la chaleur interne ? Pourquoi, à une certaine profondeur, n’atteindrait-elle pas une limite infranchissable, au lieu de s’élever jusqu’au degré de fusion des minéraux les plus réfractaires ? » Mon oncle plaçant la question sur le terrain des hypothèses, je n’eus rien à répondre. Eh bien, je te dirai que de véritables savants, Poisson entre autres, ont prouvé que, si une chaleur de deux cent mille degrés existait à l’intérieur du globe, les gaz incandescents provenant des matières fondues acquerraient une élasticité telle que l’écorce terrestre ne pourrait y résister et éclaterait comme les parois d’une chaudière sous l’effort de la vapeur. — C’est l’avis de Poisson, mon oncle, voilà tout. — D’accord, mais c’est aussi l’avis d’autres géologues distingués, que l’intérieur du globe n’est formé ni de gaz, ni d’eau, ni des plus lourdes pierres que nous connaissions, car, dans ce cas, la terre aurait un poids deux fois moindre. — Oh ! avec les chiffres on prouve tout ce qu’on veut ! — Et avec les faits, mon garçon, en est-il de même ? N’est-il pas constant que le nombre des volcans a considérablement diminué depuis les premiers jours du monde ? et, si chaleur centrale il y a, ne peut-on en conclure qu’elle tend à s’affaiblir ? — Mon oncle, si vous entrez dans le champ des suppositions, je n’ai plus à discuter. — Et moi j’ai à dire qu’à mon opinion se joignent les opinions de gens fort compétents. Te souviens-tu d’une visite que me fit le célèbre chimiste anglais Humphry Davy en 1825 ? — Aucunement, car je ne suis venu au monde que dix-neuf ans après. — Eh bien, Humphry Davy vint me voir à son passage à Hambourg. Nous discutâmes longtemps, entre autres questions, l’hypothèse de la liquidité du noyau intérieur de la terre. Nous étions tous deux d’accord que cette liquidité ne pouvait exister, par une raison à laquelle la science n’a jamais trouvé de réponse. — Et laquelle ? dis-je un peu étonné. — C’est que cette masse liquide serait sujette, comme l’Océan, à l’attraction de la lune, et conséquemment, deux fois par jour, il se produirait des marées intérieures qui, soulevant l’écorce terrestre, donneraient lieu à des tremblements de terre périodiques ! — Mais il est pourtant évident que la surface du globe a été soumise à la combustion, et il est permis de supposer que la croûte extérieure s’est refroidie d’abord, tandis que la chaleur se réfugiait au centre. — Erreur, répondit mon oncle ; la terre a été échauffée par la combustion de sa surface, non autrement. Sa surface était composée d’une grande quantité de métaux, tels que le potassium, le sodium, qui ont la propriété de s’enflammer au seul contact de l’air et de l’eau ; ces métaux prirent feu quand les vapeurs atmosphériques se précipitèrent en pluie sur le sol ; et peu à peu, lorsque les eaux pénétrèrent dans les fissures de l’écorce terrestre, elles déterminèrent de nouveaux incendies avec explosions et éruptions. De là les volcans si nombreux aux premiers jours du monde. — Mais voilà une ingénieuse hypothèse ! m’écriai-je un peu malgré moi. — Et qu’Humphry Davy me rendit sensible, ici même, par une expérience bien simple. Il composa une boule métallique faite principalement des métaux dont je viens de parler, et qui figurait parfaitement notre globe ; lorsqu’on faisait tomber une fine rosée à sa surface, celle-ci se boursouflait, s’oxydait et formait une petite montagne ; un cratère s’ouvrait à son sommet ; l’éruption avait lieu et communiquait à toute la boule une chaleur telle qu’il devenait impossible de la tenir à la main. » Vraiment, je commençais à être ébranlé par les arguments du professeur ; il les faisait valoir, d’ailleurs, avec sa passion et son enthousiasme habituels. Tu le vois, Axel, ajouta-t-il, l’état du noyau central a soulevé des hypothèses diverses entre les géologues ; rien de moins prouvé que ce fait d’une chaleur interne ; suivant moi, elle n’existe pas, elle ne saurait exister ; nous le verrons, d’ailleurs, et, comme Arne Saknussemm, nous saurons à quoi nous en tenir sur cette grande question. — Eh bien, oui ! répondis-je, me sentant gagner à cet enthousiasme, oui, nous le verrons, si on y voit, toutefois. — Et pourquoi pas ? Ne pouvons-nous compter sur des phénomènes électriques pour nous éclairer, et même sur l’atmosphère, que sa pression peut rendre lumineuse en s’approchant du centre ? — Oui, dis-je, oui ! cela est possible, après tout. — Cela est certain, répondit triomphalement mon oncle ; mais silence, entends-tu ? silence sur tout ceci, et que personne n’ait l’idée de découvrir avant nous le centre de la terre. »
RésuméAucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l'ont
Cest de ces envoyés qu’il est question dans ce chapitre 10. L’opposition du monde à Christ est telle que le Seigneur dit, en Marc 9:40: «Celui qui n’est pas contre nous est pour nous». N’oublions pas, chers lecteurs, que si le salut dépend simplement de l’acceptation de Christ par la foi, il a fallu que ce précieux Sauveur
Écoutez« Aucun de nous ne reviendra » de Charlotte Delbo disponible chez Rakuten Kobo. Raconté par Dominique Reymond. Commencez votre essai gratuit de 30 jours aujourd'hui et obtenez votre premier livre audio gratuitement. «[] Il est une gare où ceux-là qui arrivent sont justement ceux-là qui part Title Les deux romanciers Author: René Boylesve. Release Date: August 22, 2022 [eBook #68818] Language: French. Produced by: Laurent Vogel and the Online Distributed Proofreading Team at file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica)) Résuméde l'œuvre: chapitre par chapitre. I. CHAPITRE 1 Depuis cin semaines, un jeune pisonnie vit constamment avec l’idée de la mot. Il est doublement enfermé. Physiquement, il est captif dans une cellule à Bicêtre. Moralement, il est pisonnie d’une seule idée : condamné à mo t. Il se touve dans l’impossibilité de pense QGAV.
  • vuwa0ill1p.pages.dev/24
  • vuwa0ill1p.pages.dev/456
  • vuwa0ill1p.pages.dev/184
  • vuwa0ill1p.pages.dev/28
  • vuwa0ill1p.pages.dev/465
  • vuwa0ill1p.pages.dev/462
  • vuwa0ill1p.pages.dev/121
  • vuwa0ill1p.pages.dev/184
  • aucun de nous ne reviendra rĂ©sume par chapitre